Trois semaines après le départ de la régate à Dunkerque, quatre bateaux se détachent en tête du peloton. Les skippers d’Ile de France, Toulon Provence Méditerranée – COYCHyères, Tahiti et ses Iles et Elcimaï – Ville de Marseille reviennent sur leur début d’épreuve, tandis que les bateaux rallient la Méditerranée par la route.
Le jeune skipper d’Ile de France, Victor Lanier, retrouve beaucoup de similitudes avec la précédente édition qui avait vu la victoire de son équipage : « Comme d’habitude, nous avons fait une bonne performance en Manche. Il faut dire que nous avons eu beaucoup d’étapes au large, dans lesquelles nous nous sentons plutôt à l’aise. Nous avons vraiment une bonne vitesse par rapport à nos adversaires, ce qui nous a valu plusieurs fois de dépasser des concurrents sur les ralliements. En ce qui concerne le classement, même si nous sommes actuellement en tête, les quatre premiers bateaux ne sont qu’à vingt points d’écart. La première place ne veut donc pas dire grand-chose pour le moment ; ce qui nous fait plaisir, c’est que nous sommes bien dans le match et que nous avons encore les cartes en main pour gagner ».
En seconde position, Fabien Henry, le skipper de Toulon Provence Méditerranée – COYCHyères, s’est senti en confiance dès le début de l’épreuve : « Nous nous en sommes bien sorti en Manche, grâce à notre tacticien qui a su nous placer en tête d’un jeu stratégique particulièrement pointu. Cela dit, nous remarquons que les équipages bien préparés étaient à chaque fois devant en début de course, lors des longues étapes où vitesse et endurances primaient. Les conditions seront plus aléatoires en Méditerranée, et une belle bagarre se prépare avec Tahiti et ses Iles qui revient avec son équipe de début d’épreuve, mais aussi avec les Marseillais qui reviennent toujours en force vers la fin de régate ».
Sur Tahiti et ses Iles, le skipper Teva Plichart retient surtout les points forts de la composition de son équipage : « nous avons réussi à créer une équipe avec des personnes qui avaient déjà une expérience commune de la navigation, auxquels se sont ajoutés des Tahitiens très motivés pour progresser… C’est une alchimie qui a parfaitement fonctionné, et ce dès le début du Tour de France à la Voile. Nous avons une équipe assez polyvalente, à l’aise dans tous les types de temps et de parcours. Concernant l’épreuve, j’ai le sentiment que le niveau est un petit peu moins homogène que lors des années précédentes, avec les quatre premiers bateaux qui se détachent clairement du lot ».
Guillaume Rottee, embraqueur et régleur de spi sur Elcimaï – Ville de Marseille raconte : « Nous retrouvons cette année encore les mêmes adversaires que lors de la précédente édition. Même si nous avons eu un début de régate difficile avec la manche où nous sautons sous règle noire, nous sommes bien revenus dans le match depuis la moitié de l’épreuve. Concernant l’ambiance à bord, la cohésion de l’équipage est toujours optimale. Au vu des résultats, nous nous sentons à priori plus à l’aise sur les parcours banane que sur les longs ralliements. Le vécu des équipiers est en effet plus axé sur la régate de flotte, même si nous arrivons à compenser avec des pointures de la course au large comme Charles Caudrelier et Gerald Veniard, habitués du circuit Figaro».
La course continue donc pour les trente concurrents du Tour de France à la Voile, qui devront profiter des dix derniers jours d’épreuve pour faire la différence. Après Saint-Cyprien, Roses, Port Barcarès et Marseille, la Méditerranée décidera du vainqueur de cette trentième édition.
Anatole Lucet